QUE SE PASSE-T-IL DANS L’ASSIETTE DE NOS MALADES ?
Ce n’est pas souvent que l’envie me prend de pousser un vrai coup de gueule. Rappelez-vous, la dernière fois c’était sur la filière désastreuse du cheval en Europe. Aujourd’hui, je vous fais part d’un très court séjour à l’hôpital des Quinze-Vingt à Paris qui m’a offert le pire repas de collectivité que j’ai jamais mangé.
Convoquée à 9 heures à l’hôpital, à jeun depuis 20 heures la veille, j’attends désespérément d’être inscrite sur le tableau des opérations jusqu’à 17h30. N’ayant aucune idée du chirurgien qui va m’opérer, contrairement à tous les autres patients, en urgence ou sur rendez-vous, je ne reçois aucune nourriture, ce qui, pour une diabétique pose problème. Les prises de sang faites deux fois au cours de la journée semblent normales, mais moi je me sens très fatiguée. Je pénètre enfin au bloc pour une anesthésie locale. Le chirurgien arrive, ne dit pas bonjour et se plaint d’avoir été récupéré alors qu’il partait de l’hôpital…
Repas insipide
Deux heures plus tard, retour dans ma chambre double. Ma compagne de chambrée et moi, toutes deux opérées du jour, recevons notre premier repas. Problème : nous ne reconnaissons pas l’amas jaune pâle plein de petites bulles, de forme ovale qui nous est servi, accompagné de légumes taillées en petits bâtonnets et d’une purée grise. Mais qu’était ce repas si appétissant ?
C’était une omelette d’un genre nouveau, sûrement un des miracles de l’industrie, des légumes donc à dominante carotte car c’est tout ce que je reconnais, et une purée indéterminée. Le tout, insipide, sans saveur, sans odeur, sans graisse – pourquoi pas – , accompagné d’un yaourt et d’un quignon de pain. Il me paraît plutôt bon ce pain, à côté du reste ! Trempé dans le yaourt il m’a permis de combler ma faim. Je n’ai malheureusement pas eu le réflexe de photographier ce chef d’œuvre.
Facture salée
Le lendemain matin, un bol de café noyé, pain beurre me sont servis pour petit déjeuner. Je suis sortie juste après de l’hôpital.
La facture elle bien salée est arrivée : 2 jours de forfait hospitalier à 18 euros. Je suis pour le principe, et contre le tour de passe-passe qui consiste à compter le jour d’entrée et le jour de sortie, pour un service hospitalier tout à fait insuffisant pour quelqu’un qui doit se refaire une santé et cicatriser.
Je vous fais grâce des détails de la facture qui par ailleurs en comporte peu – de détails – pour lesquels j’ai déjà posé une réclamation, car là aussi deux jours sont comptés à la Sécurité Sociale, pour une somme journalière plus de trois fois supérieures à celle affichée dans la chambre. On semble avoir affaire à un directeur d’hôpital conscient de la bonne gestion de sa grosse entreprise.
Qu’en pensez-vous ?