CHEVAL TOUT VOUS DIRE
Le dégoût. Sans avoir jamais acheté de lasagnes, hachis Parmentier, moussakas et pourquoi pas boulettes cuisinées, raviolis ou autres pâtes farcies de viande, tout prêtes et surgelés des marques Findus, Picard, Carrefour, U ou autres, j’ai eu un haut-le-cœur à l’annonce de la présence avérée de viande de cheval dans ce type de produits.
Le rôti de cheval qui est le fin du fin pour certains ne me plaît pas du tout. Habitudes familiales ? imagination galopante ? proximité avec les chevaux de course ? Sûrement pour toutes ces raisons à la fois.
N’empêche que la découverte de viande de cheval dans des produits cuisinés, censés ne contenir que du bœuf, prend des allures de scandale européen. Tromperie sur la marchandise mais pas seulement. Cette affaire met au jour la route extraordinairement sineuse d’un produit, somme toute de fabrication simple, pour le bénéfice d’intermédiaires peu scrupuleux, dès lors que ça leur rapporte.
A défaut d’une traçabilité contrôlable, qu’avons-nous appris aujourd’hui sur l’étrange itinéraire de ces produits : la Roumanie (toujours pas de nom de fournisseur) fournit la viande, un trader à Chypre et un trader aux Pays-Bas interviennent pour Spangherro, filiale d’un groupe français Poujol. Quant à Comagel, la filiale d’une holding luxembourgeoise, elle semble être la société qui fabrique le produit fini fournit à Findus en Suède, distributeur sous sa marque. A quoi servent les intermédiaires ? Pour ce produit bas de gamme, la matière première, le cheval, est moins chère que le bœuf.
Aucune erreur possible
Ni un consommateur lambda et de surcroît aucun professionnel ne peuvent se tromper à la vue des deux viandes : bœuf et cheval n’ont pas la même structure, couleur, aspect. Mais il n’y a pas de petites économies sur le dos des consommateurs. Et c’est malgré tout un business suffisamment rentable pour que des intermédiaires s’infiltrent dans le système.
Prenons les lasagnes bolognaises surgelées. C’est donc un produit peu cher, ce qu’on nomme un produit d’appel dans le commerce, celui qui va aider à vendre le reste. On entre pour les lasagnes et on sort avec, en plus, un paquet de framboises hors de saison et de prix ou une glace. Vous admettrez que ces produits sont encore trop chers pour ce qu’ils sont.
Ce sont les informations du jour dont je vous parle, mais nous n’allons pas tarder à apprendre que la sauce tomate des raviolis ou de la moussaka vient de Chine, les pâtes d’un sous-sol insalubre d’Indonésie, le poivre, une quelconque poudre de perlimpinpin, le sel contient un ajout de produit blanchissant, la béchamel est cuisinée à l’eau à la place du lait, le râpé est un vague produit industriel italien sans fromage, et ainsi de suite.
Sympathique, n’est-ce pas ? Et bien, sans le savoir, ce sont les produits que vous consommez couramment.
Il n’y a pas d’autre choix que d’instaurer un contrôle des Etats et des entreprises, une traçabilité obligatoire et un boycott à la clef. Et là, je vous fais le pari que certains industriels vont disparaître. Sans regrets pour tous ceux qui participent à ce système.
Je dois dire que le mouvement de retour aux fourneaux et même au micro-ondes, avec des plats cuisinés maison, illustré par l’augmentation exponentielle du nombre de blogs culinaires, me réjouit. Et comme je ne suis pas sûre que ce scandale soit le dernier, je ne saurais trop vous encourager à cuisiner au quotidien avec, entre autres, mes recettes faciles à réaliser. Vous trouverez sur ce blog :
– les lasagnes aux fruits de mer ;
– Les keftas au fromage et pamplemousse ;
– Les keftas à la tomate à la libanaise ;
– le hachis Parmentier ;
– les boulettes de viande.
Des recettes et des histoires à partager.
Je vous conseille aussi de fabriquer une bonne quantité de chaque plat, d’en congeler une partie, à déguster les jours de grande flemme !
DERNIERE NOUVELLE :
Encore en Angleterre, là où l'affaire Findus a été découverte, une nouvelle histoire de traçabilité : Jessica Blair, 22 ans, l'auteure connue de bluettes romantiques à succès, était en réalité Bill Spence, un vétéran de 89 ans ! On ne sait vraiment plus à qui se fier...